(Re)connaître la faune #1 : les pigeons

Lorsque l’on aime la Nature, que ce soit les plantes ou les animaux, il est toujours intéressant, et fascinant, de savoir les identifier. L’identification permet évidemment de nommer les individus, mais aussi de se rattacher à des caractéristiques partagées par les différents ensembles de la taxonomie (ordre, famille, genre) et ainsi de mieux les connaître, les comprendre et les protéger.

Pour ce premier article nous allons nous intéresser aux pigeons, c’est à dire au genre Columba, appartenant à la famille des Colombidés (Columbidae), qui compte aussi en genre proche les tourterelles par exemple (Streptopelia). Et plus particulièrement aux trois espèces que l’on rencontre le plus souvent : le pigeon ramier (Columba palumbus), le pigeon biset (Columba livia) et le pigeon colombin (Columba oenas).

La famille Colombidés possèdent comme caractéristique de sécréter un liquide pour nourrir leurs petits, appelé « lait de jabot » que donne aussi bien le mâle que la femelle. Un autre aspect assez rare parmi les autres oiseaux est leur manière de boire en plongeant leur bec dans l’eau et en aspirant, là où les autres doivent relever la tête pour l’ingérer.

Pigeon biset (Columba Livia)

Aussi appelé pigeon des villes ou pigeon des roches, c’est l’espèce qui fut très tôt domestiqué pour des exploitations diverses (alimentation, pigeon voyageur, spectacle…), amenant divers croisements à qui il doit une grande diversité dans la couleur de son plumage, parfois gris clair ou foncé, blanc, voir marron,

Il existe toujours sous une forme plus « sauvage », dans son habitat originel à savoir les falaises et milieux rocheux (d’où son surnom de pigeon des roches).

C’est l’espèce très largement majoritaire parmi les pigeons des villes (à Paris on estime 90% de pigeons bisets, 9% de ramiers et 1% de colombins).

De plus petite taille que le pigeon ramier il est fait généralement entre 30 et 35cm de long. Au niveau du cou il présente des teintes vertes et violacées, ses ailes possèdent deux barres noires, son iris est orange à l’extérieur et plus jaune vers l’intérieur, le bec est gris/noir avec la base blanche.

Pigeon colombin (Columba oenas)

Surtout présent dans les forêts anciennes, la destruction de celles-ci et la chasse entraînent un fort déclin de la population du pigeon colombin.

Ils seraient plus de 50 000 à être victimes de la chasse chaque année, rien que dans la sud ouest de la France.

On peut malgré tout en croiser quelques-uns dans des parcs de certaines villes françaises, mais on a plus de chance d’en apercevoir là où l’activité humaine est assez faible, en forêt où il niche dans les trous de vieux arbres (il est le seul de son ordre des Columbiformes à faire cela) , ou dans les milieux ouverts à végétation basse où il se nourrit au sol de feuilles, bourgeons, plantules, graines…

A l’inverse du ramier il s’agit de la plus petite espèce du genre Columba en Europe. D’apparence très proche du pigeon biset il s’en distingue principalement par ses yeux noirs, son unique trait sur chaque aile et son bec entre jaune et rouge.

Trois espèces bien différentes qui ont malheureusement pour autre point commun d’être victimes de la barbarie de la société capitaliste. Celle des villes où la nature est férocement combattu pour le pigeon biset, et celle des campagnes via la chasse pour le pigeon colombin et ramier.

Voici une première vidéo pour distinguer le pigeon ramier du pigeon colombin :

Et une seconde pour distinguer le pigeon biset de la tourterelle turque :